CONDAMNATION d’ALRONDE

CONDAMNATION d’ALRONDE

En ce triste matin d’hiver, un des Blancs Manteaux était arrivé a tout galop au Monastère, il chevauchait depuis déjà bien des heures, traversât le pont levis et après avoir traversé diverses salles, arrivât dans la Salle du Conseil de l’Ordre.
Là, bon nombre de Moines l’attendaient, visiblement ils étaient au courant.
Le Moine rabattit sa capuche en arrière et pliât genoux devant tous les Frères et Sœurs de l’Ordre.
L’un d’eux s’avançât vers lui et tout en lui parlant tournât autour de lui ne sachant que faire.
-« Seigneur Alronde, certains membres de l’Ordre nous ont prévenu et transmis vos paroles hier soir sur la Taverne auprès de seigneurs ne faisant pas partie de notre Guilde. De plus après avoir énoncé votre désir ouvertement de quitter Le Monastère, vous vous êtes rabaissé vous-mêmes en salissant la mémoire de vos exploits passés et de temps de guerriers illustres passés. Niez-vous les faits ? »
Le seigneur qui s’adressait au seigneur Alronde avec ce ton accusateur n’était autre que le Vénérable de l’Ordre, le seigneur Kamu, Grand Maitre de l’Ordre.
-« Non seigneur je reconnais mes dires et les paroles prononcées a l’encontre de l’Ordre, mes paroles ont dépassé ma pensée. »
Tout autour des deux protagonistes, diverses silhouettes s’approchèrent, on pouvait reconnaitre divers seigneurs et Dames tous appartenant a l’Ordre et portant le Blanc Manteau.
-« Bien au moins tu es honnête et franc envers tes Frères et Sœurs nous te l’accordons. Nous te confirmons également bonne réception de ton messager (un aigle royal) avec ton désir de quitter l’Ordre.
Tu as fait comme cela devait être fait, même si c’est le seigneur Tibelin qui te l’a conseillé.
Néanmoins tu connais Nos Règles ? Et tu sais que personne ni déroge pas même moi, tu le sais au moins ? »
-« Oui seigneur, je connais Nos Règles Sacrés. »
-« Bien as-tu quelque chose à dire pour ta défense ? »
-« Non seigneur, j’attend votre verdict. »
-« Soit, Haut Conseil de l’Ordre des Blancs Manteaux ici présent et réunis pour l’un des nôtres, ce seigneur s’est parjuré en reniant Nos Règles, en reniant la Parole donnée à ses Frères et Sœurs, en reniant le Serment Sacré qui nous lie tous jusqu'à la Fin des Temps, quel Verdict ? Quel Verdict mes Frères et Sœurs ?? »
Les réponses tombèrent comme des couperets :
« La MORT ; La MORT ; Trahison La MORT, Parjure La MORT, Mensonge La MORT etc.… »
Le seigneur Alronde toujours la tête baissé écoutait les verdicts de chaque BM et chaque verdict semblait être une aiguille qu’on lui enfonçait dans le cœur.
« Alronde, les Votes Sacrés ont été prononcés LA MORT ! Pire que tes Paroles prononcés a l’encontre de l’Ordre, tu as renié Ton Serment, a cet instant tu n’es plus déjà des Nôtres.
Maintenant tu connais nos coutumes, elles semblent bien cruelles aux profanes mais elles sont ainsi car écrites depuis la Nuit des Temps.
Tu as le choix :
Lève toi et part du milieu de cette assemblée, car en ce Lieu Sacré nul Mal ne te seras fait, mais sitôt franchi l’enceinte du Monastère, alors l’Ordre s’abattra sur toi et tes gens, tes paysans seront pendus, tes armées décimées, ta demeure brulée, quant a toi tu regretteras de n’être point mort.
Ou alors comme le veux l’ancienne coutume pour les Moines qui gardèrent le respect des leurs, le suicide, tes gens et tes biens seront alors épargnés et resteront au sein de l’Ordre et ta mémoire vénérée.
Quel est ton choix Alronde ? »
-« Moines Blancs Manteaux, Mes frères, Mes Sœurs, je n’attaquerai jamais l’un de vous, jamais mes armées ne feront couler le sang de l’un des nôtres, je quitte ce monde en acceptant mon sort et mes tords. Je lègue tous mes biens a l’Ordre qui m’a accueillit si longtemps et auprès duquel j’ai combattu tant l’Injustice. Kamu, Toht faites Votre Office. »
-« Non Alronde tu mérites le respect de mourir dignement, relève toi et regarde une dernière fois tes Frères et Sœurs dans les yeux. »
L’espace d’un instant le seigneur Alronde de Dialstrome parcourut la salle des yeux et s’attarda sur tel ou tel visage, les souvenirs laissant place aux émotions, tout devenait confus dans son esprit, il entendit juste une voix qui le sortit de sa torpeur.
-« Alronde c’est le Moment ! »
Alronde baissa les yeux, le seigneur Kamu lui tendait un de ses deux sabres courts aux manches immaculés d’ivoire.
-« Tu sais ce que tu dois faire ? »
-« Oui, seigneur ».
-« Bien alors fait le et ne nous oublie pas, car nous ne t’oublierons jamais, nous transmettrons tes hauts faits et tes dernières paroles aux seigneurs qui t’ont connu afin que ta mémoire soit honorée. »
-« Merci Maitre »
Ce furent les dernières paroles prononcées par le seigneur Alronde tandis que chaque moine sortait de la Grande Salle par les diverses portes, Kamu regarda une dernière fois Alronde dans les yeux.
Alronde pris le sabre, la lame cette lame qui vibrait au moindre contact semblait vouloir se nourrir de toute vie, et c’est ainsi qu’elle prit la vie de ce seigneur.
Kamu s’agenouilla a coté de la dépouille d’Alronde et retira doucement la tranche effilée du corps de son ami.
« Adieu mon ami. »