Un moine s’avançait au milieu de la foule de Soléandre en ce début de matinée chaude.
La population s’écartait sur son passage, reconnaissant à ses habits, un moine de l’Ordre des Blancs Manteaux, seuls quelques badauds le suivaient de ci de là.
Certains avaient beau tenter de distinguer les traits de son visage, aucun n’y parvenait tant la capuche de ce dernier masquait toute forme de vie.
Il s’arrêta au beau milieu d’une place, puis d’un geste lent retira de la manche de son habit un parchemin.
Sans lever la tête, il se mit a lire ce dernier d’une voix monocorde mais néanmoins puissante, ce qui fit sursauter bon nombre de passants :
« Ces quelques mots sont une réponse de Notre Vénérable le Seigneur Siritten ex Angelus, ex Seigneur Azrael Grand Maître des Blancs Manteaux de Soléandre et des Terres de ce monde aux accusations de sir Dom'in'ik Pitchoune de l'Empire NoeufSaink.
Messire,
Vous me voyez navré de vous avoir causé tant de tords à vous ainsi qu’a votre ami, il se reconnaîtra.
Vous me voyez également navré d’avoir ruiné vos espérances de survie en ces mondes, car il n’est jamais agréable pour nous autres de savoir qu’un seigneur se retire de nos contrées, telle n’était point mon intention.
Vous me voyez également navré d’avoir ruiné vos espoirs d’union avec le seigneur Chronos ainsi que celle de votre ami avec le seigneur Méphisto, là encore telles n’étaient pas mes intentions.
Car je puis vous assurer que j’aurai consentit a vous unir tous les quatre par les Liens Sacrés du Mariage, car je sais reconnaître le Véritable Amour.
Maintenant pour justifier mes actes Messire devant vous et devant tous les autres seigneurs, je ne vous mentirai pas.
Les Blancs Manteaux n’attaquent jamais les premiers, que ce soit un indépendant ou une alliance, a moins que ceux ci se retrouvent sur Notre Liste.
Messire cessez de dire de viles paroles, vous fûtes le premier a venir sur mes terres, et vous n’avez eu que le digne châtiment que vous méritiez.
Les Blancs Manteaux ne sont guère aimés, je le sais et moi en temps que Grand Maître de l’Ordre encore moins.
Je le sais, et nous le savons tous, Mesdames et Messires,
Je sais ce que vous autres pensez de nous, mais rassurez vous nous avons tout autant d’éloges a l’égard de bon nombre d’entre vous.
Après tout nous participons tous a la même hypocrisie.
Alors par pitié, Mesdames et Messires,
Cessez vos gémissements, car peu d’oreilles y prêtent attention tant ils sont dénuer de bon sens. »
Une fois terminé, le moine roula d’un mouvement lent le parchemin, et disparut au milieu des badauds.